malou 

Felicitations !

Le 02-05-2015

La première fois qu'on m'a dit ça, c'était il y a une huitaine de mois. C'était à une répétition somme toute assez banale. Et Vlan! On me félicite d'avoir fécondé ma femelle. Quelle étrangeté!
Oui, moi, le mâle puissant ai fécondé de ma verge érectile cet ovule mature logé dans cet écrin de chair appelé femme. Ne nous cachons pas, c'est ce que ça veut dire!
Alors on me félicite pour avoir -comme le dit si bien Brassens- franchi son mont de Vénus, comme si je venais de gravir l'Everest. On me félicite avant même de voir le résultat. Si ça se trouve il sera moche, louchera, sera roux et on l'appellera Kévin.
Qu'à cela ne tienne, on me félicite, moi le nouveau mâle dominant qui n'ai plus rien à faire durant les neuf prochains mois. S'il faut bien féliciter quelqu'un c'est bien elle, ma femelle soumise qui va devoir tout se taper. Des nausées jusqu'aux sciatiques et croyez-moi, on est bien inutile pendant ces moments-là, nous les mâles dominants! On pourrait commencer par l'encourager, mais non, il paraît que ce serait mal venu d'encourager une femme enceinte, elle pourrait prendre peur.

Oui, moi, le mâle puissant ai fécondé de ma verge érectile cet ovule mature logé dans cet écrin de chair appelé femme. Ne nous cachons pas, c'est ce que ça veut dire!
Alors on me félicite pour avoir -comme le dit si bien Brassens- franchi son mont de Vénus, comme si je venais de gravir l'Everest. On me félicite avant même de voir le résultat. Si ça se trouve il sera moche, louchera, sera roux et on l'appellera Kévin.
Qu'à cela ne tienne, on me félicite, moi le nouveau mâle dominant qui n'ai plus rien à faire durant les neuf prochains mois. S'il faut bien féliciter quelqu'un c'est bien elle, ma femelle soumise qui va devoir tout se taper. Des nausées jusqu'aux sciatiques et croyez-moi, on est bien inutile pendant ces moments-là, nous les mâles dominants! On pourrait commencer par l'encourager, mais non, il paraît que ce serait mal venu d'encourager une femme enceinte, elle pourrait prendre peur.

Alors il y a ceux qui sont sincèrement heureux d'apprendre la nouvelle. Tu les reconnais à leur regard brillant, à l'accolade franche et honnête couplée d'une grande baffe derrière l'épaule et puis tu as les félicitations automatiques, gênées, forcées et vides de sens. Celles où tu as envie de répondre :
"Non mais t'inquiètes, ce n'est pas ta faute, je t'informe juste. Tu n'auras pas de pension à verser!"

Après 9 mois de félicitations vient le jour J.
Difficile de savoir s'il louche ou s'il est roux. Tout juste je sais qu'il est beau, enfin c'est ce qu'on s'est dit en le voyant posé là sur le ventre de ma future épousée essoufflée, jurant qu'on était objectif. Elle, défoncée à l'adrénaline comme jamais je ne l'ai été et ma pomme, les yeux plein d'émoi essayant intérieurement de répondre à la sempiternelle question "Alors, ça fait quoi d'être papa?"

Soudain, ça recommence! Une sage femme vient nous chercher pour nous guider jusqu'à une chambre dite "calme". Elle me regarde et me lance "Félicitations!" Peut-être mes traits alors prêtaient à confusion, peut-être a-t'elle crue que je venais de mettre au monde cet enfant!
Et ça continue, chaque personne croisée me félicite, comme si je venais de mettre au monde le messie qui allait délivrer le monde de sa cruelle bêtise.

Qu'on félicite les papas, d'accord. Mais de grâce, attendons les 18 ans du petit. Félicitons ces papas qui ont tenu jusqu'au bout, qui ont su aimer leur femme au singulier. Redonnons du sens aux mots. Plutôt que de féliciter, encouragez les mamans, elles en ont besoin!

Malou

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